La conquête de l’Amazonie par les Espagnols et les Portugais a été de nature différente. Les Espagnols étant attirés par l’or, l’Amazonie ne les intéressait pas. Ils y sont arrivés en partant du Pérou, avec des religieux qui traversaient la cordillère des Andes pour évangéliser les villages. Les Portugais rentraient eux par le fleuve Amazone, avec de grands navires emplis de colons de différents corps de métiers : soldats, scientifiques, marchands, etc.
Quand Christophe Colomb est arrivé sur la côte de ce qui est aujourd’hui le Brésil, il voulait pratiquer le commerce des épices, comme en Inde. Les peuples d’Amazonie attendaient eux l’arrivée d’un messie. Aussi, lorsque Colomb a rencontré les natifs pour la première fois, ils lui ont offert un hamac et une pelote de fil de coton, objets symboliques que l’on offre traditionnellement à un nouveau né. C'était un geste religieux, puisque le hamac représente l’utérus et les deux cordes pour l’accrocher le féminin et le masculin, la pelote de coton servant à tisser son vêtement.
Christophe Colomb a vu lui dans ce geste un échange commercial, qui par la suite s’avèrera une grande trouvaille. En effet, le hamac accroché dans le bateau lui permettait de ne pas tomber de sa couche par mauvais temps, et de rester sûrement balancé. Ainsi, la Marine l’utilise depuis 1700 et, lorsqu'au moment des combats navals on ordonnait : "Branle-bas de combat !", cela donnait le signal pour enrouler son hamac et s’en servir de bouclier.
Par la suite les Indiens ceindrons Christophe Colomb de la couronne de plumes bleues, jaunes et rouges, les trois couleurs primaires (reprises par l’église catholique et la trinité : le père, le fils et le saint esprit). Et ils lui offriront la coca et le tabac, qui deviendront bientôt des industries très lucratives.
C’est vers 1530 que Francisco Pizarro et Francisco De Orellana partent en expédition depuis le Pérou, à la recherche de la cannelle d’Amazonie, épice de grande valeur que l'on rapportait d’Inde à l’époque. 400 Espagnols, 200 chevaux, 500 cochons et 4 000 Indiens prisonniers : l’histoire de cette incroyable expédition est racontée dans l'excellent livre de William Ospina, "Le Pays de la Canelle".
Christophe Colomb à découvert l’Amérique à la fin du 15ème siècle, dit-on. Mais il existerait des cartes de l’Amérique du Sud dessinées, bien avant Colomb, par les Vikings et des peuples d'Asie et d'Océanie, et qui seraient conservées secrètement au Vatican...
La forêt amazonienne a connu différents types d’exploitation selon les époques. Au 16ème siècle, elle a été exploitée pour la canne à sucre et la fabrication du rhum et des cordages pour les bateaux ; pour le bois et la construction des navires ; pour le commerce de fruits, de légumes et de viande avec les indigènes.
Les premières maladies virales faisant leur apparition en Amérique du Sud, beaucoup d’indigènes mourront de la rougeole, de la vérole, et surtout de la grippe.
Plus tard, une nouvelle grande époque d’exploitation commence avec le caoutchouc, fin du 19ème et début du 20ème siècle, avec les débuts de l’industrie et la première guerre mondiale. Puis, les graines de caoutchouc seront transportées et semées en Indonésie, ou de gigantesques exploitations mettront fin à sa culture en Amazonie. Mais, durant la deuxième guerre mondiale, les japonais bloqueront l’accès à ces plantations aux Anglais. Ainsi, une nouvelle vague d’exploitation du caoutchouc aura lieu pendant la deuxième guerre mondiale.
Plus de 75% de la population indigène mourra alors à la suite des mauvais traitements administrés par l’entreprise Anglo-péruvienne "La Casa Arana". Julio César Arana, son propriétaire et baron du caoutchouc résidant à cette époque à Manaus, capitale du département Amazonas au Brésil, sera dénoncé par le consul du Brésil puis jugé et exécuté en Angleterre.
En 1960 commence 25 ans d’exploitation intensive de peaux et fourrures : jaguars, loutres, loups, manatis, guacamayas et autres caïmans, ainsi que l'exportation d’oiseaux vivants (gucamayos ou perroquets) et de singes frailes. Ce commerce sera finalement interdit en 1985. Dans les années 80, c'est la cocaïne, fabriquée à base de feuilles de coca et de produits chimiques, qui fera l'objet d'une exploitation destructrice, au prix de nombreuses vies humaines, surtout parmi la population native. En 1990, ce sera le début de l'exportation de poissons pour les aquariums d'occident.
Le tourisme fait son apparition au début des années 1970, d'abord pour quelques personnalités fortunées, du fait de la difficulté d’accès de la région et de son manque d’infrastructures. Néanmoins, malgré la mondialisation et la globalisation et l'apparition des premiers sacs en plastique, puis des véhicules à moteur et des téléphones portables dans les années 80, l’industrie touristique s’oriente aujourd’hui vers des formes plus respectueuses d’éco et ethno-tourisme, qui inspirent l'ensemble de nos treks et excursions en Amazonie.